CAN 2025 : La Côte d’Ivoire peut-elle conserver son titre ?

Le sélectionneur Emerse Faé a choisi une liste cohérente, mêlant expérience et jeunesse, afin de défendre le titre acquis à domicile. Parmi les cadres retenus figurent des joueurs déjà sacrés en 2024, mais aussi des profils montants capables d’apporter une nouvelle dynamique offensive.

Avec cette liste, la Côte d’Ivoire affiche clairement ses ambitions : ne pas se contenter du statut de championne sortante, mais viser la continuité. La profondeur d’effectif, la diversité des profils et l’expérience accumulée lors de la CAN 2024 placent les Éléphants parmi les équipes à suivre de près au Maroc.

Le secteur offensif symbolise le renouvellement de l’effectif ivoirien. Malgré les absences de Haller et Pépé, figures d’expérience, Faé peut compter sur des profils explosifs comme Amad Diallo ou Yan Diomandé, capables de faire basculer un match par leur créativité et leur vitesse.

Reste désormais à transformer ce potentiel en performances, dans une CAN qui s’annonce plus ouverte et plus relevée que jamais.

La Côte d’Ivoire s’impose depuis plusieurs décennies comme l’une des grandes puissances du football africain. Son palmarès en Coupe d’Afrique des Nations en témoigne : les Éléphants ont remporté à ce jour trois titres continentaux, au terme de parcours souvent marqués par la tension, la résilience et des moments d’histoire.

Le premier sacre ivoirien intervient en 1992, lors de la CAN organisée au Sénégal. Après une finale âprement disputée face au Ghana, conclue sur un score nul et vierge (0-0), le titre se joue lors d’une interminable séance de tirs au but. Les Éléphants finissent par l’emporter 11 tirs à 10, décrochant ainsi le tout premier trophée continental de leur histoire.

Il faut ensuite attendre 2015 pour voir la Côte d’Ivoire renouer avec la gloire. En Guinée-Équatoriale, les Ivoiriens atteignent de nouveau la finale, encore une fois face au Ghana. Comme en 1992, aucune des deux équipes ne parvient à se départager durant le temps réglementaire et la prolongation. La décision intervient une nouvelle fois aux tirs au but, remportés 9-8 par les Éléphants qui mettent fin à 23 années d’attente et à une série de désillusions, notamment les finales perdues en 2006 et en 2012.

Le troisième sacre, acquis lors de la CAN 2023 disputée en 2024 à domicile, restera sans doute l’un des plus marquants de l’histoire du football ivoirien.

La compétition débute pourtant de manière chaotique. Battus par le Nigeria (1-0) puis lourdement par la Guinée équatoriale (4-0) en phase de groupes, les Éléphants frôlent l’élimination. En pleine compétition, le sélectionneur Jean-Louis Gasset quitte ses fonctions et est remplacé par Emerse Faé.

Ce changement agit comme un électrochoc. Ancien international ivoirien, Faé parvient à remobiliser le groupe et à restaurer la confiance. Sous sa direction, la Côte d’Ivoire entame un parcours spectaculaire : qualification arrachée pour les huitièmes de finale, victoire face au Sénégal, alors tenant du titre, aux tirs au but, succès renversant contre le Mali en quart de finale après prolongation (2-1 ap), puis maîtrise face à la République démocratique du Congo en demi-finale (1-0).

En finale, devant un stade Alassane Ouattara en fusion, les Éléphants prennent leur revanche sur le Nigeria et s’imposent 2-1, décrochant ainsi un troisième titre continental au terme d’un scénario aussi improbable qu’héroïque.

À 23 ans, Amad Diallo s’impose comme l’une des sensations ivoiriennes du moment et l’un des visages les plus attendus de la Coupe d’Afrique des Nations 2025.

Ailier vif et imprévisible, il incarne cette nouvelle génération d’Éléphants appelée à porter les ambitions de la Côte d’Ivoire.

Ailier provocateur, à l’aise balle au pied et capable de fulgurances, le joueur de Manchester United, par sa capacité à éliminer en un contre un et à déséquilibrer les défenses adverses, est un poison pour les défenses adverses.

Même s’il peine parfois à enchaîner sur la durée, mais son talent brut ne fait aucun doute. En sélection ivoirienne, où il est appelé depuis deux ans, il s’impose progressivement comme une option offensive majeure. Son association annoncée avec Yan Diomandé en attaque promet d’apporter vitesse et imprévisibilité au jeu des Éléphants.

Dimanche 11 février 2024, la Côte d’Ivoire remporta sur ses terres la 3e Coupe d’Afrique des Nations de son histoire. Ce succès improbable au vu du parcours des Ivoiriens, porte l’empreinte d’un homme que pourtant rien ne prédisposait à un tel destin : Emerse Fae, ancien milieu de terrain des Éléphants (2005-2012).

Nommé sélectionneur intérimaire de la Côte d’Ivoire en pleine CAN en janvier 2024, le jeune technicien de 41 ans a été confirmé à son poste et fait déjà du gotha des entraîneurs africains ayant remporté la Coupe d’Afrique des Nations.

Emerse Faé s’est rapidement imposé comme une figure incontournable du football ivoirien et africain.

L’homme qui a mené les Éléphants vers leur troisième sacre, a débuté sa carrière d’entraîneur en 2012 à l’académie de l’OGC Nice, en France, en tant qu’entraîneur adjoint de l’équipe des moins de 17 ans sous la direction d’Alain Wathelet. Il a pris les rênes de l’équipe en 2015, où il a perfectionné son savoir-faire dans la formation de jeunes talents.

En 2018, Faé obtient son BTS Sportif spécialisation football, ce qui lui permet d’être nommé entraîneur de l’équipe U19 de Nice. En mars 2020, il obtient sa licence d’entraîneur professionnel, s’imposant ainsi comme l’un des jeunes entraîneurs les plus qualifiés d’Europe.

Le tournant décisif de la carrière de Faé a eu lieu le 25 janvier 2024, lorsqu’il a été nommé sélectionneur intérimaire de la Côte d’Ivoire suite à la démission de Jean-Louis Gasset. Malgré les difficultés liées à sa prise de fonction en cours de CAN 2023, il a mené les Éléphants à un titre exceptionnel, ce qui lui a valu d’être nommé sélectionneur permanent.

Alors que les Éléphants se préparent pour la CAN 2025 au Maroc, le leadership et la vision de Faé seront essentiels à leurs ambitions.